• Chapitre 4 (Elena)

      Si un jour, vous trouvez un cube au milieu de la rue et que vous n'arrivez pas à savoir ce que c'est, vous faites quoi? Vous le laissez là? Je suppose que ça aurait été la réaction de pas mal de gens, et en cet instant, je regrettais de ne pas avoir fait pareil! C'est que, sur quelques seconde, c'est facile à porter, mais le cube était vraiment lourd pour sa taille, et au bout de plusieurs minutes, je commençais sérieusement à avoir les bras et les avant-bras fatigués. Et il me restait encore une rue avant la mienne. Je poussais un soupir du style "Mais qu'est-ce qui m'a pris, hein?" En plus, Alex n'était même pas là pour m'aider, il était parti faire un truc connu de lui seul. A quoi ça sert un frère si c'est jamais là quand il faut, hein? Bon, j'exagère, il était tout de même là quand j'ai perdu l'équilibre tout à l'heure, mais j'aurais préféré qu'il soit là pour qu'on se relaie plutôt!

      J'arrivais jusque chez moi et ne pu retenir un soupir de soulagement. Enfin débarassée du poids de ce maudit cube! Y'avait intérêt à ce que je trouve à quoi il servait! Et si il pouvait avoir de la valeur, ça serait encore mieux...

      Mais oui, c'est ça, et les gens abandonnent des billets de 500€ dans la rue. Faut pas trop rêver! Mais bon, quand je suis dans mes petits délires, c'est difficile d'en sortir, et puis je ne fais de mal à personne, n'est-ce pas? Alors allons-y! J'avais peut-être un objet précieux et révolutionnaire entre les mains! Restait à savoir ce que c'était et d'où ça venait.

      Si seulement je savais la vérité à cet instant... J'aurais sans doute laissé le cube là. Non, je serais plutôt allée le cacher là où personne n'aurait l'idée d'aller le chercher.

      Mais je ne savais pas, et mes parents étaient absent. Je me suis donc collée à internet et ai cherché des images ayant pour mots clé "cube bleu". Et vous savez quoi? Rien de ce que j'ai trouvé n'y ressemblait, ne serait-ce qu'un peu. Ca m'a tellement intriguée que j'ai continué à chercher, modifiant les mot-clés, précisant la description, allant chercher sur le web, mais rien, je ne trouvais pas. Incroyable!

      Je ne sais pas combien de temps j'y ai passé. Un quart d'heure, une heure? Je n'arrive jamais à mesurer le temps qui passe quand je le passe sur l'ordinateur. En tout cas, Nicolas et Vanina ont soudain déboulé chez moi sans frapper. Je me suis retournée, contrariée. Ils ne pouvaient pas attendre un peu? C'est alors que j'ai vu leurs expressions.

      -Qu'est-ce qui se passe?

      Ils avaient l'air... Comment dire? Pas juste chanboulés, on aurait plutôt dit qu'il venait de voir un fantôme. Mais en même temps, malgré la surprise, le dit fantôme n'avait pas l'air de leur avoir fait mauvaise impression, vous voyez? Non? Ca ne m'étonne pas. Bref, j'étais incapable de décrire leur expression, mais impossible de ne pas comprendre qu'il leur était arrivé quelque chose de particulier.

      -Tu vas jamais nous croire! S'est exclamé Nicolas.

      Il rayonnait. C'est plutôt rare. Sans être méchant ou blasé de la vie, c'est plutôt rare de voir Nicolas sourire et s'amuser franchement, alors là, j'avais un peu l'impression de rêver.

      -Qu'est-ce qu'il vous est arrivé?

      Je devais avoir l'air franchement surprise parce que Vanina m'a demandé :

      -On fait quel genre de tête?

      -Je pourrais pas expliquer, regardez-vous dans une glace.

      Elle éclata de rire. Bon sang, ils me faisaient flipper!

      -Yo! Vous m'expliquez?

      -On s'est transformés! A fait Nicolas. Moi d'abord, puis elle, en le chien du passage qu'on prend pour rentrer.

      Je les ai regarder sans faire aucun commentaire. Dans les romans, ce genre de truc, je veux bien, m'enfin bon, faut pas exagérer quoi.

      -Tu nous crois pas?

      -Exact, Sherlock.

      -Je m'en doutais. C'est pas grave. Nico, montres-lui!

      Je suis restée plantée devant eux, franchement sceptique. Comment vous expliquer? J'avais l'impression qu'on me trahissait, mais en même temps, c'est pas comme si c'était volontaire ou contre moi, vous voyez? Je sais pas comment l'expliquer non plus, mais en gros, je me sentais comme trahie.

      -Vous avez pris quoi comme drogue? Vous... oh punaise...

      Nicolas... Il changeait! Je ne rêvais pas! Il était en train de rétrécir! Il m'adressait toujours un grand sourire, mais il faisait dix centimètres de moins, d'un coup, comme ça, et continuait à la même allure.

      -Que.. arrête!

      Ca m'affolait de voir ça, vous pouvez pas savoir. Vanina a posé une main qui se voulait rassurante sur mon épaule.

      -T'inquiète pas, tout va bien, on a déjà essayé. Tu...

      Je l'ai repoussée brusquement et réussi l'exploit de ne pas hurler en lui répondant.

      -Non, tout ne va pas bien! Tu te rend compte de ce qui se passe? Nicolas est en train de... oh non...

      Ca n'avait pas commencé tout de suite, mais maintenant, je le voyais clairement : Nicolas changeait. Pas sa taille, le reste de son corps. Ses vêtements et sa peau disparurent sous une masse de poils noirs, roux et compagnie, une queue lui poussa soudainement. Comme ça, sans prévenir, un truc de plusieurs dizaines de centimètres au moins sorti de son derrière. Au même moment, ses genoux s'inversèrent. Ca ne fit aucun bruit, mais le simple fait de le voir me fit frissonner, même si j'étais plus calme que tout à l'heure, enfin, un peu.

      Après tout un tas de changements, la métamorphose cessa. Maintenant, ce que j'avais devant moi, ce n'était plus Nicolas, c'était un chien. Un chien, à la place d'un humain. D'un ami. Sur le coup, je me suis carrément sentie mal.

      -Oh punaise... Oh punaise... Oh punaise...

      Je n'arrêtais pas de répéter ça. J'étais si choquée, vous ne pouvez pas imaginer. Si vous aviez vu un proche à vous changer comme ça, je suis sûre que vous auriez paniqué aussi!

      Vanina a tourné un regard triomphant vers moi.

      -Alors, tu vois? On ne ment pas! Mais... Elena? Tu es toute pâle.

      Ca ne m'étonnait pas.

      -Je vais m'asseoir une seconde... ai-je fait, hébétée.

      Vanina hocha la tête, l'air entendu.

      -Bien sûr, je comprend, ça peut choquer au début.

      Je me suis assise, me retenant de lui hurler dessus. Comment ça, "ça peut choquer"? Est-ce qu'elle se rendait compte que...

      -Après, tu essaye. Nicolas et moi, on pense que tu peux le faire aussi, il faut qu'on vérifie quelque chose.

      Je me suis aussitôt figée.

      -Que... moi?


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