• Chapitre 2 (Nicolas)

      Je jouais avec mon ballon en marchant. J'étais seul, car Maxime n'habite pas le même quartier. La seule personne qui habite près de chez moi, c'est Vanina, mais elle est restée avec Grace, à cause de leur dispute probablement. Je connais Vanina depuis que je suis tout petit, et je sais qu'elle a horreur de rester fâché avec quelqu'un, surtout si c'est une amie.

      Pour rentrer, je passe souvent à travers le terrain d'une famille de riches. Je ne sais pas vraiment pourquoi ils ont décidé de s'installer ici, en tout cas, leur terrain est tellement grand qu'on peut le traverser en plusieurs endroits sans risquer d'être vu, d'autant plus que c'est surtout la maison qu'ils protègent. Mais quand ils se sont aperçut que leur propriété privée était violée tous les jours, ils ont mis des chiens aux points stratégiques. A mon avis, c'est assez égoïste, après tout, ils ne viennent jamais dans leur jardin, ce sont les servants qui nourrissent et s'occupent des chiens.

      Celui de mon passage est un berger australien très beau. Il était très jeune quand il est arrivé, et ça fait longtemps qu'il m'accueille avec des léchouilles plutôt que des grognements, même si je me passe aussi bien de l'un que de l'autre.

      Ce jour là ne fit pas exception, il m'attendait à sa place habituelle, assit, la queue toute agitée, la langue pendante. Il connait mes horaires en plus, même si il a encore un peu de mal vu que c'est le début de l'année.

      Je suis passé sans mal par le passage invisible entre deux haies et me suis approché pour le caresser, comme d'habitude.

      -Alors le chien, ça va?

      Le berger se dressa sur ses pattes arrières et tenta de me lécher le visage, mais je l'en empêchais.

      -Non, pas de léchouilles! Combien de fois est-ce que je vais devoir te le répéter?

      Le chien  n'a pas de nom. En tout cas, si ses maîtres lui en ont donné un, je l'ignore, et je n'ai pas essayé non plus. Je suis nul pour ce genre de truc.

      L'animal est repassé à quatre pattes et m'a fixé en penchant la tête. Soudain, il a tourné la tête vers la propriété des riches, invisible vu d'ici à cause des arbres et des décorations, et il s'est mit à aboyer.

      Une fois, un servant est arrivé quand j'étais là. C'est rare, car ils n'ont pas les mêmes horaires que moi, mais cette fois là, j'ai dû aller me cacher derrière la haie et attendre qu'il parte. Mais cette fois là, le chien avait juste tourné la tête. Il n'aboie jamais sur quelqu'un qu'il connait. Malgré tout, par précaution, je suis allé me cacher derrière la haie : je n'avais pas le temps de traverser, et la personne qui arrivait m'aurait forcemment vu.

      Le végétal est si touffu que je pouvai à peine voir à travers. De toute façon, à moins de sortir de la propriété, on ne pouvait pas me voir, la haie était trop large et haute pour se pencher par-dessus, et tant mieux pour moi.

      Sauf que cette fois, le berger australien m'a suivit entre les buissons. Il est venu s'asseoir à côté de moi, la langue pendante, comme si de rien n'était. Affolé, je voulu le faire retourner à sa place, sinon on s'inquiéterait de ne pas le voir, car la chaîne attachée à son collier, bien que longue, ne lui permet d'atteindre aucune cachette, mais les pas étaient déjà arrivés près de la haie.

      -Tiens? Fit une voix d'homme.

      Je l'entendis regarder dans les environs en appelant le chien, mais ce dernier ne réagit pas. Je ne l'ai jamais vu obéir aux ordres de personne, et pourtant, petit, j'ai essayé!

      L'homme lâcha calmement quelques jurons que je ne répèterais jamais, puis il s'en alla. Je me suis alors rendu compte que je m'étais accroché au chien pour l'empêcher de répondre à l'appel, même si il ne l'aurait jamais fait, car il aurait pu trahir la présence du passage.

      -Quel idiot.

      Je m'écartai mais laissai mes mains dans sa longue fourrure. Le berger haletait toujours, langue pendante, alors que le temps était plutôt de nature à se rafraîchir.

      -Qu'est-ce qu'il y a? Tu es malade? Demandai-je, comme si il pouvait répondre.

      je ne suis pas fou, beaucoup de gens parlent aux animaux comme ça, je les ai vu!

      J'aperçu alors les crocs du chien, et je me rendis compte qu'il pourrait me déchiqueter la main sans problème si il le voulait. Ensuite, je regardais sa belle mais épaisse fourrure tricolore et me dit que ce n'était peut-être pas si étonnant que ça qu'il ait chaud, avec tout ce duvet en permanence sur lui. Et mon regard descendit à ses griffes, de bonne taille aussi. Je ne m'étais jamais posé la question de ce qui se passerai si les chiens n'étaient pas soumis à l'homme et qu'ils utilisaient ces armes contre nous. Et leur odorat? J'avais entendu dire qu'il était incroyable, si bon qu'on s'en servait souvent dans la police et l'armée pour indiquer la présence d'une bombe ou de drogue, et pour reconnaître l'odeur d'un individu en particulier.

      Et cette langue qu'il sort tous le temps en haletant comme si il était épuisé. Grace, une grande amoureuse des chiens, m'a dit que c'est leur manière de transpirer, mais à mon avis, il n'y a pas que ça.

      Pendant que je l'observais, le chien est devenu très calme et a fermé les yeux. Je crois que je ne l'ai jamais vu si immobile et ça m'a inquiété, alors je l'ai lâché, et il a finit par redevenir comme avant. Rassuré, je l'ai poussé sur le terrain de la villa et, pour la première fois depuis longtemps, j'ai fait le tour, car je craignais que le type de tout à l'heure ou un autre ne me surprenne en venant vérifier si le chien était revenu.

      J'ai très rarement fait le tour, et j'avais oublié à quel point ça paraît long en comparaison.

      J'en ai profité pour me demander ce que pouvait bien être l'objet trouvé par Elena. A part être un cube quoi. Je ne pense pas qu'on en voudrait juste pour décorer. C'était peut-être un nouveau modèle d'un objet de nos jours, même si je ne vois pas lequel pour l'instant.

      Oh et puis zut, Elena allait chercher, pas besoin que tous le monde se casse la tête à ce sujet. Malgré tout, j'étais aussi curieux de savoir que Roméo et les autres, et je me demandai pourquoi, car ce n'est pas vraiment dans mon habitude.

      Mon esprit dériva alors vers Vanina, qui n'avait jamais été pour l'utilisation des chiens de garde. Sauf que depuis qu'elle en avait libéré un, il y a plusieurs années, le système chaîne-collier a changé, et on ne peu plus enlever ni l'un, ni l'autre. Mais elle a peut-être tort. Après tout, le berger australien ne m'a jamais parut malheureux à son poste, ou est-ce qu'il est comme ça juste avec moi? Je suis sûr qu'il est content, quand je le voix, j'ai l'impression de le voir sourire en quelque sorte.

      Je sortis soudain de ma rêverie car ma peau me démangeais. Je m'aperçu alors que je m'étais presque arrêté de marcher et que j'avais rétrécit. Je tournais la tête vers la vitre d'une ancienne boulangerie en travaux et faillit hurler.

      J'étais en train de me transformer en chien!


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